Les Légendes de Noël: N°13

Paul Salek
13 déc. 2016
4 min de lecture

Blessure, élégance et succès. Voilà trois mots qui résument l'incroyable carrière de l'uns des meilleurs défenseurs du siècle: l'idole de l'AC Milan, Alessandro Nesta. Selon moi, la classe à l'italienne a été inventée par lui. Je vous propose de revenir sur la légende du gentleman de cristal.

Résumé de sa carrière

Alessandro Nesta est né le 19 mars 1976 à Rome, la capitale italienne. C'est là-bas qu'il participe, à l'âge de 13 ans, à une journée de détection de la Lazio. Les scouts biancocelestis, impressionnés par ce talent brut, décidèrent de lui faire passer un test dans leur centre de formation puis, lui ont fait signer son premier contrat. Très attaché à son ville natale, il refusait des offres de prêts venants de plusieurs clubs d'Europe et préférait jouer avec l'équipe jeune de la Lazio. Tout en maîtrise dans ses duels (propres et efficaces), le jeune défenseur séduisait Dino Zoff qui lui offert sa première apparition en équipe A le 1er mars 1993 contre l'Udinese.

Il s’immisçait dans le groupe pro et dans l'équipe nationale du haut de ses 19 ans. En 2000, la Lazio connaissait son âge d'Or et comptait dans ses rangs des joueurs de calibre mondial dont Nedved. La même année, le jeune Nesta est promu capitaine et s'imposait comme le leader sur le terrain et dans le vestiaire alors qu'il n'a que 24 ans. Entre 1998 et 2001, il a remporté deux Coupes d'Italie (1998, 2000), une Coupe des Champions (1999), une Supercoupe d'Europe (1999) et un Scudetto (en 2000). Une petite anecdote à ce propos, lors d'un entrainement, il a taclé Paul Gascoigne à l'entrainement et lui a doublement fracturé la jambe. Ce jour là, les deux hommes fondirent en larmes, la première victime de Nesta restera une légende anglaise du football.. Il fut contraint de quitter son club formateur en 2002, après 9 ans passé en équipe A pour cause de problèmes financiers. Triste, il ne savait pas encore qu'il partait forger sa légende...

Il débarquait alors au Milan AC en juin 2002, et tout le Calcio s'accordait pour dire qu'il était le successeur de Maldini (lui-même l'a dit d'ailleurs). Le club lombard l'a couvert de gloire et lui a permit d’enchaîner les prestiges et les matchs de très haut niveau: deux Ligue des Champions (2003, 2007), une Coupe du Monde des clubs (2007), deux Supercoupes de l'UEFA (2003, 2007), deux Scudettos (2004, 2011), une Coupe d'Italie (2003) et deux Supercoupes d'Italie (2004, 2011). En plein essor au Milan AC, sa complémentarité avec Cafù, Maldini et Stam laissait leur gardien Dida "tranquille pendant prés de 90 minutes par matchs". En 2006, il explosa en sélection et, en tant que grand artisan de la victoire finale, il fut sacré Champion du Monde contre la France de Domenech (2006). À partir de 2008, la terrible série de blessures au dos de Nesta s'est produite. Cela l'a privé de terrain pendant prés de 9 mois. Pendant, un jeune brésilien l'a remplacé avec brio dans la charnière milanaise: Thiago Silva. De retour de blessure, l'association des deux prodiges a fait des miracles (moins de 20 buts encaissés par l'AC Milan lorsque les deux étaient alignés en Série A).

Le 12 mai 2012, Alessandro Nesta décide lui-même de quitter l'AC Milan car il se faisait vieux pour "jouer dans un club aussi prestigieux, qui demande un effort énorme pour jouer les premières places". Les tifosis lombards garderont depuis le numéro 13 pour leurs plus grands joueurs.

Il signa un an en faveur de l'Impact Monreal le 3 juillet 2012 et une fois n'est pas coutume, il permettra au club canadien de remporter le championnat (2013). Au terme de son contrat, il a disputé 3 rencontres avec Chennaiyin avant de raccrocher définitivement les crampons. Le libéro, qui est encore aujourd'hui un modèle dans le genre. Son sens du placement, sa défense debout et son sang-froid de chaque instant en ont fait une machine de guerre. À noter aussi sa relation spéciale avec Ronaldo. À chaque rencontre, les deux hommes se cherchaient pendant 90 minutes: un match Nesta triomphait, l'autre c'était El Fenomeno. Le geste de Ronaldo, devenu aujourd'hui cultissime (invention de l'élastico) témoigne de ces duels mythiques, rentrés aujourd'hui dans l'Histoire du ballon rond.

Actuellement coach du Miami FC, la gloire du football italien est pleinement satisfait de sa carrière mais, avec l'esprit de la gagne qu'on lui connait, regrette actuellement de ne pas avoir soigné ses blessures à temps. Ce n'est un secret pour personne, s'il avait pu, il aurait fini sa carrière à San Siro.

Pourquoi ce joueur en particulier me direz vous? C'est vrai que j'aurai pu parler de Michael Ballack. J'ai même longtemps hésité pour être franc. Mais au final, j'ai préféré parler de celui qui m'a fait aimer et detester à la fois le football moderne. Je me souviens exactement du déroulement de la finale de Coupe du Monde perdue par la France en 2006. Nesta était sur le banc italien, sorti pour saignement et lorsque Materrazzi provoqua le fameux coup de boule de Zidane, le seul joueur italien qui a parlé au Ballon d'Or était le défenseur romain. Encore une fois, classe et humble.

Voici quelques unes des légendes qu'il a su contenir au fil de sa carrière.